mercredi 3 septembre 2014

En retard... récit de mon accouchement

Oufff....

Je viens de réaliser que ça fait beaucoup trop longtemps que j'ai oublié de mettre à jour mon blog!

Ne vous inquiétez pas, c'est seulement que j'essaie de profiter de tous les instants avec mon petit coco d'amour!

Pour revenir un peu sur la fin de ma grossesse, voici mon récit d'accouchement.

Je vous averti que c'est assez long et... pas toujours joyeux!  Heureusement, tout fini bien!!! ;-)
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Il est environ 5h du matin le 18 mai 2014. Je suis couchée dans le lit avec ton père à mes côtés et je ressens tout à coup une contraction. C’est la première fois que j’en ressens une vraie. La veille, ton père et moi sommes allés voir une Xième version de Godzilla au cinéma et j’ai eu des fausses contractions toute la journée, mais là pas de doute, c’est une vraie contraction. Après quelques minutes, une deuxième contraction. Quelques minutes encore et une troisième arrive! Je me décide de les calculer et elles sont environ aux 7 minutes! Elles deviennent de plus en plus fortes, au point où mes respirations réveillent ton père (il faut dire qu’il avait le sommeil léger car je lui avais dit avant de se coucher que je sentais que ton arrivée approchait vu les fausses contractions toute la journée). Ton père panique un peu mais je lui rappelle que ce n’est que lorsque les contractions seront aux 5 minutes qu’il faudra aller à la maternité! Je décide donc d’aller prendre un bain pour voir si les contractions disparaîtraient. Finalement, après 20-30min, elles sont toujours là et toujours aussi régulières. Elles varient entre 5-7 minutes! Je décide de m’arranger un peu au cas où on devrait bientôt monter à l’hôpital (eh oui, toujours aussi coquette ta mère). Lorsque je descends au rez-de-chaussée, je vois ton père qui fait presque les cent pas! Je lui dis au pire en attendant de passer un petit coup sur les planchers, histoire que ça soit propre à ton arrivée, mais je n’avais pas vu qu’il l’avait déjà fait pendant mon bain et là il semblait désemparé de ne plus savoir quoi faire. Je décide d’essayer de déjeuner mais les contractions sont de plus en plus rapprochées et plus fortes. On essaie d’appeler à la pension qui garde Einstein, ton meilleur ami et ton protecteur, mais il est encore trop tôt, ils sont fermés. Finalement, on appelle ta tante et on convient que ce sera ton oncle qui viendra dans la journée pour aller porter Einstein à sa pension. Nous, c’est direction l’hôpital, car les contractions sont maintenant aux 4-5 minutes!

Arrivés à l’hôpital vers 8h30, on m’examine et on me dit que je ne suis toujours pas dilatée! Je suis découragée vu les contractions que j’ai. Par contre, comme j’étais à risque de pré-éclampsie (vu mon hypertension pendant la grossesse), on décide de me garder un peu sous observation. Mes contractions sont de plus en plus fortes au point où je me plie en deux lorsqu’elles arrivent. Une infirmière vient à nouveau m’examiner vers 11h30 et je ne suis dilatée qu’à 2! Ils veulent me renvoyer à la maison mais lorsqu’ils me voient avoir une contraction, le gentil docteur décide que ce serait vraiment inhumain de me retourner chez moi alors que j’ai de fortes contractions et que ce n’est qu’une question de temps avant que mon col dilate.

On finit par enfin me transférer dans une chambre pour l’accouchement vers 13h. La gentille infirmière me donne des trucs pour bien respirer pendant les contractions. On essaie le ballon, les massages, la marche, le bain… bref, tous les trucs possibles pour faire accélérer le travail et diminuer la douleur. Mes contractions sont tellement fortes! L’infirmière me dit qu’elles sont de force 2+, donc très fortes! Elle me mentionne que de nombreuses femmes accouchent avec des contractions de cette force là et que généralement je ne devrais être qu’à des contractions de force 1 vu l’état de mon col… Bref, j’ai de plus en plus mal et je n’arrive plus à contrôler mes respirations; le monde autour de moi n’existe plus tellement c’est intense! Les contractions sont toujours aux 4-5 minutes et durent entre 1 minute 30 et 2 minutes!

Il est maintenant 19h. On vient à nouveau m’examiner et on m’annonce que je ne suis toujours qu’à 2cm de dilatation! Je suis découragée, fatiguée, je n’en peux plus! Ça fait maintenant 11h que j’ai des contractions au 4-5 minutes et je suis épuisée. Je finis par demander l’épidurale. Trente minutes plus tard, quel bonheur! Je suis gelée du ventre jusqu’aux orteils et peux enfin souffler un peu! On m’injecte en même temps un produit pour augmenter les contractions, mais malgré cela, les heures passent et le travail n’avance presque pas.

Entre-temps, ta grand-mère et ton grand-père viennent nous rejoindre dans la salle. Ça tombe bien car ton père est brûlé et n’ose pas me laisser seule. Alors il va se reposer un peu avec ton grand-père pendant que ta grand-mère me tient compagnie!

Finalement, vers 2-3h du matin, je suis enfin à 6cm! La docteur résidente décide qu’il est temps de percer ta poche des eaux pour accélérer encore un peu le travail. Et là, ça fonctionne enfin! Vers 7h je suis complète! On appelle alors le docteur de garde et on commence à préparer la salle pour la poussée et ton arrivée! Vers 7h30, on me dit que je peux commencer à pousser! Je ne suis presque plus gelée alors je sens tout ton passage vers la sortie! Mais heureusement, tu étais enfin décidé à venir nous rejoindre! À 8h02, alors que je tenais encore les poignées du lit d’hôpital pour m’aider à pousser, je sens une libération et on me place une petite boule de chaleur sur le ventre! Ça y est! Après plus de 5 ans d’attente, tu es enfin des nôtres mon petit miracle!!! Tu es magnifique! Ton père et moi avons les larmes aux yeux en te regardant et ton père coupe ton petit cordon!

Pendant que nous sommes hypnotisés par toi, la docteur résidente et le docteur de garde essaient de faire sortir le placenta, mais il semble bien accroché. Ils m’injectent des produits pour favoriser son expulsion, mais au bout de 30minutes, il faut passer aux choses sérieuses. Ils essaient de tirer sur le cordon pour le faire sortir mais ça ne fonctionne pas. Ils essaient alors d’aller le chercher manuellement et c’est là que les choses se compliquent.

Je commence à me sentir très faible et j’ai la tête qui tourne. Je réussis à le murmurer à l’infirmière qui est à côté de moi alors elle décide de vérifier ma pression. Mais avant même d’avoir les résultats, je lui redis car je ne me sens vraiment pas bien et je crois qu’elle le voit. Elle me demande tout de suite si je veux qu’elle te prenne puisque tu es encore sur moi. Même si de tout mon cœur je voulais te garder près de moi, j’ai trop peur de t’échapper et je me sens faiblir à chaque seconde. Dès qu’elle te prend, je sens que je commence à partir. À partir de ce moment, je ne me rappelle pas de tout ce qui s’est passé. Je me rappelle seulement que ma pression chutait et que j’avais mal. Les docteurs ont appelé une gynécologue spécialiste pour aider à l’expulsion du placenta et elle est arrivée avec une équipe complète. Il devait y avoir une dizaine de médecins et d’infirmières dans la salle. Je me rappelle que je hurlais de douleur quand la gynécologue entrait son bras pour décoller le placenta (J’ai su plus tard que ta grand-mère et ton grand-père étaient juste de l’autre côté de la porte à ce moment-là et qu’ils ont eu la peur de leur vie en m’entendant hurler de la sorte. Je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie! Les contractions n’étaient absolument rien à côté de cette douleur.) Je me rappelle aussi avoir vu tout le personnel dans ma chambre s’activer et même presque courir lorsque j’ai commencé à perdre beaucoup de sang (1500ml au total) et que ma pression a chuté aux environs de 40/70. On m’injectait des produits partout : sur les mains, dans les bras, le creux des coudes, les cuisses, etc… Ils semblaient manquer d’endroit pour me piquer. Ton père pendant ce temps essayait tant bien que mal d’être à mes côtés et aux tiens en même temps!

Je crois avoir perdu un peu connaissance car je ne me rappelle plus trop de la suite. Finalement, ils ont réussi à retirer le placenta et à arrêter l’hémorragie. Ton père a eu très peur de me perdre… (Il faut dire que dans un accouchement on perd généralement 300ml de sang et ils considèrent une hémorragie grave à partir de 500ml... j'en étais à 1500ml et j'ai évité de justesse les transfusions sanguines...)

Par la suite, je me souviens que parfois j’avais chaud et la seconde d’après j’avais froid. J’avais mal partout. Je vomissais. Ton père s’occupait de moi comme il le pouvait en m’apportant des couvertures chaudes, mais au bout de quelques temps, les médecins se sont rendus compte que je faisais de la fièvre, alors on m’a donné un autre produit pour ça. Malgré tout, la douleur était insupportable, je n’étais plus capable de l’endurer, alors ton père a fini par faire comprendre au médecin qu’ils devaient me donner quelque chose et c’est après qu’ils m’aient donné de la morphine que j’ai enfin pu me remettre un peu de tout ce qui venait de se passer et m’endormir. Je me rappelle avoir ouvert les yeux plusieurs fois pour essayer de te voir à l’autre bout de la pièce dans ton petit lit. Lorsqu’ils t’ont fait les tests d’APGAR, j’ai combattu tant bien que mal le sommeil pour te voir le plus possible et m’assurer que tu allais bien. J’aurais tellement voulu passer plus de temps avec toi dans tes premières heures de vie. Je voulais tellement te prendre dans mes bras et te serrer fort contre moi, mais le destin en avait décidé autrement. L’important était que tu sois en santé et moi en vie et assez en forme pour qu’enfin nous puissions tous former une famille!